Mattot Massei 5777
Nous entrons dans la période qui est appelé « beyn hametsarim », « entre les frontières ». Elle désigne les 3 semaines qui séparent le 17 Tamouz du 9 Av. Toute cette période est consacrée au rappel de la destruction du 1er et du 2ème Beth Hamikdash. Elle doit d’abord nous rappeler l’importance de prier pour notre désarroi face à ce manque devant cette perte immense.
En effet, l’absence du Beth Hamikdash nous prive à la fois de la possibilité d’apporter des korbanoth afin d’expier nos fautes, procédure dont la Torah parle à maintes reprises, mais également la disparition du Sanhédrin, instance suprême, composée des 71 plus grands sages du peuple d’Israël et qui permettait à notre peuple de trouver la voie qui correspond à la volonté de Hachem, et ce dans tous les domaines : politique, économique, social, juridique…
Une instance de cette nature manque cruellement à notre peuple aujourd’hui. En effet, elle était constituée de maîtres incontestés qui, par leur vie morale et leur exemple, constituaient déjà une référence. De surcroît, ils motivaient et expliquaient leurs décisions qui étaient acceptées de façon unanime.
Cette autorité morale et juridique est beaucoup plus fondamentale qu’ « un pouvoir politique ». En effet, celui-ci devait se soumettre aux décisions du grand Sanhédrin, qui avaient été dictées par la sagesse et l’inspiration divine.
Voilà pourquoi dans nos prières quotidiennes, après avoir souhaité le total rassemblement des exilés sur la terre d’Israël : « Mékabétz nidh’é Amo Israël », nous souhaitons immédiatement le rétablissement de cette justice : « Hashiva shofténou kévarishona ».
Il me semble qu’aujourd’hui dans le peuple d’Israël, ce manque est durement ressenti car une telle instance est seule capable d’unifier toutes les tendances du peuple juif et est de nature à forcer le respect de tout un chacun.
Voilà pourquoi en vous invitant à prier pour la reconstruction du Beth Hamikdash, je souhaiterais que nous ayons à l’esprit cette « urgence ».
Si nous ressentions, avec une profonde sincérité, combien cette autorité nous fait défaut et qu’elle fera également l’admiration de tous les peuples, comme l’annoncent les prophètes, je suis sûr que l’Eternel sera sensible à nos prières et nous accordera très bientôt cette immense cadeau que nous attendons depuis bientôt 2000 ans.
Rav Yossef Haïm Sitruk Zatsal